De la tourbe dans le Speyside?
Modérateur : Modérateurs
C'est vrai qu'il y a d'excellents highlands tourbés.les anciens Glen Garioch, Caperdonich (que Seagram distillait tourbé en partie afin de disposer d'une composante tourbée pour ses blends), certains Benriach, etc...
Mais dans d'autres apparaît ce goût que certains appellent souffre, d'autres marécages, et qui est à mon avis du à la présence trop importante de "feints", qu'on appelle en français les "flegmes". Ce sont des produits lourds qui arrivent en fin de distillation quand le degré du distillat baisse. Les flegmes c'est immonde, tout simplement.
Pour ne pas en avoir dans le distillat, il faut couper le coeur de chauffe un peu plus tôt. C'est ce que tout le monde fait.
Oui mais voilà, pour que le goût de tourbe soit prononcé, il faut pousser la distillation plus loin que normalement d'où le risque d'apparition de ces fameux flegmes dans le whisky.
A mon avis, avec les produits d'Islay, la présence d'iode dans le goût cache celui des flegmes s'il y en a.
A Benriach et dans d'autres distilleries des higlands, l'absence de goût d'iode laisse apparaître les goûts désagréables des flegmes.
Mais ce n'est pas systématique, et cela dépend du stillman. Des cuvées peuvent être réussies et d'autres non.
En effet, cela se joue sur un rasoir. L'apparition des mauvais goûts quand il y en a arrive juste avant la fin du coeur de chauffe. Pour quelques minutes, il y en a ou non.
Il me semble que voilà l'explication de ce qui est dit plus haut.
Mais dans d'autres apparaît ce goût que certains appellent souffre, d'autres marécages, et qui est à mon avis du à la présence trop importante de "feints", qu'on appelle en français les "flegmes". Ce sont des produits lourds qui arrivent en fin de distillation quand le degré du distillat baisse. Les flegmes c'est immonde, tout simplement.
Pour ne pas en avoir dans le distillat, il faut couper le coeur de chauffe un peu plus tôt. C'est ce que tout le monde fait.
Oui mais voilà, pour que le goût de tourbe soit prononcé, il faut pousser la distillation plus loin que normalement d'où le risque d'apparition de ces fameux flegmes dans le whisky.
A mon avis, avec les produits d'Islay, la présence d'iode dans le goût cache celui des flegmes s'il y en a.
A Benriach et dans d'autres distilleries des higlands, l'absence de goût d'iode laisse apparaître les goûts désagréables des flegmes.
Mais ce n'est pas systématique, et cela dépend du stillman. Des cuvées peuvent être réussies et d'autres non.
En effet, cela se joue sur un rasoir. L'apparition des mauvais goûts quand il y en a arrive juste avant la fin du coeur de chauffe. Pour quelques minutes, il y en a ou non.
Il me semble que voilà l'explication de ce qui est dit plus haut.
J'abonde dans le sens de Bottler (en ce dimanche tranquille)...
Lorsque j'ai distlillé du whisky tourbé l'année dernière, j'ai coupé très tôtt et ensuite gardé la queue de la deuxième passe "litre par litre" dans des bouteilles numérotés. C'était incroyable de voir que la "tourbe" (et tous les autres éléments lourds) est arrivée subitement vers 61-62%, suivie de façon progressive, en effet, par des trucs vraiment lourdingues (et troubles, d'ailleurs).
J'ai ensuite ajouté les litres qui me plaisaient à mon coeur, mais il a fallu arrêter assez vite pour conserver une tourbe "claire" et ne pas ajouter tous ces trucs un peu vulgaires. Il est vrai que tout s'est joué sur, disons 4 à 5 litres sur un total de 40 (résultat final). Comme le dit Bottler, couper trop tôt, c'est ne pas voir de tourbe, couper trop tard, c'est avoir des trucs pas nets (jus de serpillière) dans son whisky.
Lorsque j'ai distlillé du whisky tourbé l'année dernière, j'ai coupé très tôtt et ensuite gardé la queue de la deuxième passe "litre par litre" dans des bouteilles numérotés. C'était incroyable de voir que la "tourbe" (et tous les autres éléments lourds) est arrivée subitement vers 61-62%, suivie de façon progressive, en effet, par des trucs vraiment lourdingues (et troubles, d'ailleurs).
J'ai ensuite ajouté les litres qui me plaisaient à mon coeur, mais il a fallu arrêter assez vite pour conserver une tourbe "claire" et ne pas ajouter tous ces trucs un peu vulgaires. Il est vrai que tout s'est joué sur, disons 4 à 5 litres sur un total de 40 (résultat final). Comme le dit Bottler, couper trop tôt, c'est ne pas voir de tourbe, couper trop tard, c'est avoir des trucs pas nets (jus de serpillière) dans son whisky.
- Smokey-Kong
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S je ne dis pas de bêtise, il me semble que le procédé de distillation est maintenant automatisé, ce qui évite ce gendre d'ennui, non ? En même temps cette automatisation fait que les cuvées sont plus régulières, mais que les chances de produire un grand whisky sont sans doute moindres.
J'ai aussi entendu dire que l'élevage en fût en Sherry pouvait avec le temps neutraliser ces flegmes ainsi que d'autres produits indésirables dus à une coupe trop tardive, est-ce exact ?
J'ai aussi entendu dire que l'élevage en fût en Sherry pouvait avec le temps neutraliser ces flegmes ainsi que d'autres produits indésirables dus à une coupe trop tardive, est-ce exact ?
Dernière modification par Smokey-Kong le 29 juil. 2007, 20:08, modifié 1 fois.
Salut Christian, ça fait plaisir de te lire.crimor57 a écrit :L'an passé, on a pu déguster chez amor57 un Caperdonich 97 Jean Boyer (small peaty barrel). Un flacon unanimement apprécié par les membres du club, et un régal pour les amateurs de tourbe.
Concernant le Caperdonich, je plussoie.
Il est à noter que nous l'avons gouté à deux reprises depuis cette mémorable soirée. La deuxième fois la tourbe était un peu moins punchy (flacon presque vide) mais le whisky restait très bon.
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Tu distilles ?Serge a écrit :J'abonde dans le sens de Bottler (en ce dimanche tranquille)...
Lorsque j'ai distlillé du whisky tourbé l'année dernière, j'ai coupé très tôtt et ensuite gardé la queue de la deuxième passe "litre par litre" dans des bouteilles numérotés. C'était incroyable de voir que la "tourbe" (et tous les autres éléments lourds) est arrivée subitement vers 61-62%, suivie de façon progressive, en effet, par des trucs vraiment lourdingues (et troubles, d'ailleurs).
J'ai ensuite ajouté les litres qui me plaisaient à mon coeur, mais il a fallu arrêter assez vite pour conserver une tourbe "claire" et ne pas ajouter tous ces trucs un peu vulgaires. Il est vrai que tout s'est joué sur, disons 4 à 5 litres sur un total de 40 (résultat final). Comme le dit Bottler, couper trop tôt, c'est ne pas voir de tourbe, couper trop tard, c'est avoir des trucs pas nets (jus de serpillière) dans son whisky.
Je ne connais pas de distilleries où cela soit automatisé, en tous cas cela ne l'est pas à Benriach, par exemple. Mais il y en a certainement quelques unes;Smokey-Kong a écrit :S je ne dis pas de bêtise, il me semble que le procédé de distillation est maintenant automatisé, ce qui évite ce gendre d'ennui, non ?
L'arôme exhubérant du sherry recouvre beaucoup de choses. La filtration au froid aussi peut éliminer une partie des flegmes. Le temps aussi les transforme, mais comme ce sont les produits les plus longs à transformer, on parle en dizaines d'années.Smokey-Kong a écrit :J'ai aussi entendu dire que l'élevage en fût en Sherry pouvait avec le temps neutraliser ces flegmes ainsi que d'autres produits indésirables dus à une coupe trop tardive, est-ce exact ?
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dégusté à l'aveugle il y a 15 jours, j'ai eu du mal à le retrouver, un peu moins tourbé ( bouteille ouverte de 15 jours, pleine aux 2 tiers ) et surtout une bouche particulièrement fruitée et tendre.chrismetz a écrit :Salut Christian, ça fait plaisir de te lire.crimor57 a écrit :L'an passé, on a pu déguster chez amor57 un Caperdonich 97 Jean Boyer (small peaty barrel). Un flacon unanimement apprécié par les membres du club, et un régal pour les amateurs de tourbe.
Concernant le Caperdonich, je plussoie.
Il est à noter que nous l'avons gouté à deux reprises depuis cette mémorable soirée. La deuxième fois la tourbe était un peu moins punchy (flacon presque vide) mais le whisky restait très bon.
C'était chez ( pub ) Cépages et découverte à Vannes, jolie gamme.
Régis
C'est exact. Pourtant, si la 'tourbe' est lourde (et vient donc plutôt en queue de distillation), on s'attendrait à ce que ce soit le dernier arôme à s'échapper d'une bouteille ouverte. Cela provient en fait du fait que ces "phénols" sont plus sensibles à l'oxydation que la plupart des autres composants aromatiques du whisky. Ils se dégradent donc plus vite.Esquibien a écrit :Moi j'ai constaté que le gout de tourbe s'atténuait après quelques mois d'ouverture des flacons, quels que soient les produits!
(Serge, apprenti-chimiste).