Whisky et distilleries: Forum

Le système de valeur est simple : un smic et demi pour une bouteille d'alcool, c'est objectivement trop cher. La marge est démentielle, même pour un 50yo. On est clairement dans le créneau des produits de luxe dont le prix de vente n'a plus aucun lien avec le coût de fabrication.

Si on a les moyens de se faire plaisir en l'achetant, tant mieux. Ca ne me pose aucun problème et j'aurais d'ailleurs pu craquer. Il n'y a pas de jugement de ma part - je serais mal placé pour le faire, juste un constat.

Amha et toutes proportions gardées on est plus dans la "logique" du marché de l'art que du luxe.
In fine la distillerie a touché quelques schillings pour cette bouteille.

Et Van Gogh à rien touché pour ses tableaux.

Pour le second marché, pourquoi pas. Mais l'implication d'une firme comme LVMH dans le secteur ne laisse guère place à l’ambiguïté.

Je suis assez partagé. Une bouteille d'alcool de 70cl contenant 50% d'eau à 1600€ c'est forcément trop cher. Il n'y a pas à aller plus loin.
Néanmoins, vu le marché actuel, les prix fous atteints pour certaines bouteilles que ne sont mêmes pas des top-whiskies… je me dis que le prix de cette bouteille n'est pas si délirant que ça. Pour autant, cela ne veut pas dire que le prix est justifié.
Bref, je n'ai pas gouté et donc je ne sais pas si c'est bon, très bon, ou excellent. Néanmoins, même si j'avais beaucoup aimé, je ne pense pas que je pourrais acheter ce genre de bouteille et encore moins l'ouvrir.

Port Charlotte 2008-2015 HSC 50% : de retour de Genève et du festival Whisky and More (toujours disponible si cela intéresse).

Gouté sur place, jolie tourbe, nez et bouche légèrement citronnée qui s'accentue avec l'ajout de quelques gouttes d'eau, finale agréable également.

dede a écrit :Le système de valeur est simple : un smic et demi pour une bouteille d'alcool, c'est objectivement trop cher. La marge est démentielle, même pour un 50yo. On est clairement dans le créneau des produits de luxe dont le prix de vente n'a plus aucun lien avec le coût de fabrication.

Si on a les moyens de se faire plaisir en l'achetant, tant mieux. Ca ne me pose aucun problème et j'aurais d'ailleurs pu craquer. Il n'y a pas de jugement de ma part - je serais mal placé pour le faire, juste un constat.

Pas sur Dede ils ont du payer une blind pour le fût.
En plus pour l'avoir essayé c'est superbe.

Peu importe, si ce n'est le distributeur, c'est le producteur qui se gave. Ca ne change rien pour l'acheteur. Et je ne doute pas qu'il soit superbe. C'est une des seules nouveautés du Live à me faire vraiment envie.

C'est donc ca! En fait t'es juste jaloux.

Ouaip, c'est ça. En plus j'ai plus rien à boire de bon chez moi.

dede a écrit :Le système de valeur est simple : un smic et demi pour une bouteille d'alcool, c'est objectivement trop cher. La marge est démentielle, même pour un 50yo. On est clairement dans le créneau des produits de luxe dont le prix de vente n'a plus aucun lien avec le coût de fabrication.

Je ne suis pas convaincu qu'on puisse parler d'un prix "objectivement trop cher"
Pour parler "objectivement", ne doit-on pas considérer le prix en dehors de toutes considérations personnelles, morales, philosophiques ? Un prix n'est-il pas "objectivement trop cher" si le produit concerné ne se vend pas - il y a là alors un fait indéniable (la non-vente) ? Et inversement "objectivement trop bon marché" s'il est épuisé en 2 minutes ?

"Subjectivement trop cher" me paraîtrait plus juste: chacun peut trouver les références et les critères qui lui permettent de déterminer si le prix est juste ou pas. Ce que l'on peut se permettre de dépenser, ce que l'on estime moralement justifiable de dépenser, ou raisonnable de dépenser, etc.

Un prix ne se fixe pas seulement en fonction de son coût de fabrication, me semble-t-il, mais aussi de l'offre et de la demande. A tel point qu'un produit peut être vendu sans marge, voire à perte (même si c'est illégal par chez nous en l'occurrence). De même, lorsque la demande surpasse largement l'offre, le prix de vente ne peut plus être corrélé directement au coût de revient.

Anyway, nous en revenons toujours aux mêmes débats sans fin

Toute la question c'est précisément de savoir si "le bon sens", est un élément objectif ou subjectif.


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Au IX ème siècle, déjà, pour lutter contre les famines, Charlemagne avait interdit la spéculation sur le prix du blé.
On a beaucoup appris sur le mécanisme de formation des prix en étudiant les famines et la spéculation (qui soit pouvait provoquer des famines alors qu'il y avait du stock (on lançait une rumeur), soit faisait encore plus augmenter les prix quand il y avait pénurie).

D'où l'intérêt de sortir des éditions limitées qui provoquent une forte demande, un exemple récent étant le Springbank local barley. Le marketing à aussi bien compris, hélas, ce mécanisme, fort connu de LVMH qui explique (pure spéculation de ma part) les séries des éditions limitées réservées au membre du Comittee : ce qui permet de faire payer cher des flacons sans grand intérêt. Ce qui s'affiche luxe est (presque) toujours sans intérêt !

La loi de l'offre et de la demande dans l'économie de marché a pour corollaire la spéculation pour permettre à certains de s'enrichir. (Voir le club ABCD qui influe sur le négoce des produits agricoles, contrairement aux marchés d'action le délit d'initié n'existe pas).

Y a une différence de taille : les amateurs de boissons maltées peuvent toujours se mettre à l'eau : ils ne vont pas mourir de soif.

Je te rejoins complètement sur cette analyse.

herode a écrit : Y a une différence de taille : les amateurs de boissons maltées peuvent toujours se mettre à l'eau : ils ne vont pas mourir de soif.

J'allais le dire: la spéculation qui touche le whisky n'est pas vraiment comparable aux exemples cités, car le whisky n'est pas et ne sera jamais un produit vital ou un produit de première nécessité.

On est plus proche - mais là encore assez loin - de la crise de la Tulipe néerlandaise. Un produit de luxe donc, dans la mesure où il n'est pas utile ou indispensable - ce qui fait partie de la définition même du luxe: on n'a pas "besoin" d'un parfum, d'une voiture qui roule à 300 km/h plutôt que 130, ou un encore d'un tableau chez soi.

Le whisky est tout de même un produit plaisir, un produit qui convient à des gens vivant dans une société somme toute stable, pacifiée et relativement prospère, des gens qui souhaitent donc s'offrir un peu plus que de la "survie".

Le marketing de LVMH sur les Ardbeg (je suppose que c'était l'exemple induit par la référence à LVMH) est destiné à ce public large, qui dépasse largement les amalteurs éclairés que nous sommes (ou que nous croyons être). Et je pense que beaucoup pensent ici que cette "spéculation" là a des limites que l'on atteindra à un moment ou à un autre.

Mais il me paraît douteux d'inclure dans cette même démarche les Springbank local barley, dont les qualités sont assez unanimement reconnues, et dont le marketing ne m'a pas semblé outrancier comme sur les Ardbeg.

De même sur le Benriach 1966, ce raisonnement sur marketing/spéculation paraît un peu décalé: il s'agit d'une bouteille sortie à 87 exemplaires, qui a 50 ans d'âge et qui ne reçoit que des louanges - pas difficile d'imaginer qu'il risque d'y avoir plus de 87 connaisseurs de par le monde prêts à débourser cette somme.

Moi je peste contre ceux qui copie collent les notes de serge ou rubio dans WB. Que la note soit bonne ou mauvaise ça sera irrémédiable.

Serge a justement un blog sur lequel il faut passer du temps et qui évite le clic doit "filtrer par les notes les plus hautes"

On s étonne après que le marché soit fou.