Hier soir, c'était l'ouverture de
mes derniers achats.
Après moult tergiversations sur l'ordre de passage de ce set un peu hétéroclite, je finis par me dire que puisqu'après tout il faut bien un starter, et que c'est encore mieux quand utilise une bouteille qu'on connait, autant commencer par une verticale Reimonenq, puis poursuivre sur les rhums vieux et laisser les blancs pour la fin.
- Reimonenq 3yo 40%
- Reimonenq 2009 42%, bottled c2014 ?, code Lot VX2015 218
- Reimonenq "Réserve Spéciale"6yo 40%
- Reimonenq "Cuvée Prestige" 9yo 40%
- Savanna Lontan Grand Arôme Vieux 8yo 60.4%, 18/07/07-05/16, Fut Cognac #171, bouteille 45/726, Vieillissement en chai humide.
- Longueteau Selection Parcellaire 55%, Parcelle n°9, Canne Rouge, 04/03/14-07/03/14-24/02/15, bouteille n°4783/5000.
- Savanna Lontan Grand Arôme 57¨%, 60th anniversary LMDW
- Neisson L'Esprit 70%
Ça commence sur les chapeaux de roues par ce tonitruant Reimoneq 3yo. Je ne devrais plus être surpris mais chaque fois il me met sur le cul. Comme une eau de vie si jeune peut bien présenter une telle palette aromatique, aussi gourmande, généreuse, cette vivacité, cette fraicheur de fruit ? Quand on sait que ça coute une misère en gms, en plus.
Son grand frêre millésimé offre un contraste saisissant. S'il ne renie aucunement la typicité de la distillerie, il est beaucoup plus rond, plus fondu, plus gras, moins vif, plus sur le chocolat que sur les fruits.
Retour sur une bouteille connue avec Reimoneq 6yo qui est un peu entre les eux précédents. Vraiment très bon et lui aussi peu couteux.
Enfin, l'aîné de la bande, le 9yo, toujours dans la même lignée, et encore plus sur le chocolat, le cafe, la torréfaction. Une note de bois apparait, mais très bien contenue, elle ne nuit pas au profil, au contraire.
On passe ensuite sur le Savanna 8yo qui, malgré sont label "grandarôme" est loin d'écraser les Reimonenq passés avant. Il n'est mémé pas très éloigné aromatiquement, c'est dire la richesse des Reimonenq.
Et puis je suis passé aux rhums blanc et là, ... ben ça a été beaucoup moins fun.
On commence par le Longueteau, dont je me faisais une joie à l'avance tant j''avais lu de bien au sujets de ces versions sur ce forum. J'ouvre la bouteille, je verse, renifle et là ... Pouah! mais qu'est-ce que c'est que cette saloperie ? J'ai l'impression qu'on m'a mis la tête dans un sac plastique surchauffé. Ca fait vraiment hyper chimique, aucune note fruitée, c'est austère en diable, âcre.
Ça me rappelle aussitôt l’échec que j'avais rencontré avec le Bielle Canne Grise.
Décidément, je ne sais pas ce qu'on peut bien trouver à ce genre de travail sur la canne.
Heureusement, le Savanna relève magistralement le niveau, avec une avalanche de fruits frais au nez. C'est bien simple, on à l'impression d'avoir à faire à une excellente eau-de-vie de fruit et non pas à un rhum. En fait imaginer la parfaite fusion entre meilleur eau-de-vie de Poire Williams son homologue mirabelle que vous connaissez, et vous y êtes. Mais ça, c'est au nez. En bouche, si on retrouve les notes du nez, c'est d'une façon assez austère, presque waxy, avec un peu d'amertume qui fait penser à du boisé, ce qui un comble pour un alcool n'ayant jamais connu le fut. Mais c'est quand même bien bon, c't'affaire là.
Et puis vient ce qui aurait du couronner le tout, un rhum un peu extrême que j'avais découvert il y a des années lors d'un salon Julhès et qui avait été un coup de cœur à l’époque. Pourquoi n'en ais-je jamais acheté une bouteille jusqu'ici ? Va savoir. Et donc alors que je m'aprète à me délecter enfin de ce Neisson, c'est la dégringolade verticale d'un Eden attendue aux abysses dégustatotres. Une déconvenue qui n'est pas loin du Longueteau. Je ne retrouve rien de mes souvenirs de générosité fruités surpuissantes. L'impression de renifler de la paraffine et de bouffer de la cire, c'est hyper austère et super âcre, et le degré d'alcool ne fait qu'empirer les choses.
Bref, je me suis vraiment régalé avec la première partie du set. Reimonenq est vraiment une magnifique marque, que je ne peux que vous suggérer de découvrir.
D'ailleurs, une question au passage aux expert en rhum: J'ai constaté que les Reimoneq sortaient de la distillerie Bellevue. Peut-on en déduire que les IB de Bellevue offrent la même palette aromatique, la même richesse, la même gourmandise ?
Savanna semble effectivement une distillerie bien prometteuse, qu'il convient de suivre, même si je pense que tout n'est pas achetable en confiance aveugle. Pour le moins, leurs "grand arôme" sont assez remarquables.
Reste ce double échec de rhums blancs.
Ce Longueteau, après le Bielle ... 100% d'échec sur ces travaux sur le type de canne, je pense qu'on en m'y reprendra pas avec ce genre ... "d'expérimentations".
Et enfin et surtout, reste cette énigme sur le Neisson 70%. Est-ce un problème de batch ? Le profil aurait-il été si dénaturé en quelques années ? Quelle déception en tout cas.